Céline à rebours (Edition de 2023) by Émile Brami

Auteur:Émile Brami [Brami, Émile & Émile Brami]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie
Éditeur: Ecriture
Publié: 2023-03-28T00:00:00+00:00

Son livre-programme sous le bras, il s’efforce de mettre en application le préalable indispensable à toute réforme : débarrasser le pays des Juifs. Tous ses écrits publiés par les journaux, les correspondances privées de l’Occupation, posent de façon obsessionnelle les mêmes questions : Que fait Pétain ? le gouvernement ? Que font les organismes publics ? Que faites-vous individuellement, Poulain, Laubreaux, Fontenoy, Clémenti, Doriot, vous qui avez du pouvoir, du talent, qui disposez de tribunes ou d’un appareil politique pour vous exprimer ? Êtes-vous racistes ? antisémites ? Si oui, prenez clairement parti, prouvez-le par vos actes, le temps des parlotes est révolu.

Lucien Combelle, un jeune journaliste né en 1913 que Céline a pris sous sa protection, est, avec Henri Poulain, l’autre confident de la période de l’Occupation. Il reçoit, entre juin 1938 et mai 1944, quarante lettres de Céline. Une vingtaine sont purement factuelles, acceptation ou refus d’articles, demande d’envoi de numéros des différents journaux auxquels Combelle collabore. Presque toutes les autres évoquent les Juifs et l’attitude qu’il convient de tenir vis-à-vis d’eux. Parfois, Combelle est menacé pour sa tiédeur, pour ce qu’il ne fait pas1.

Mars ou avril 1939 : « Pour ma part, je crois au racisme. Ce n’est qu’une croyance médicale, une mystique biologique. »

Fin avril 1939 : « Un seul reproche à mon sens, le même, sempiternel, vous ne dites rien des juifs – »

Mai (?) 1939 : « Les juifs sont actuellement les maîtres de leur destin nous ne comptons nous goyes pour rien. »

Juillet 1939 : « Juif + ∴ + communistes + Magistrats – demain exécutants au petit jour. »

20 avril 1941 : « La Gerbe2 me semble d’ailleurs plus juive que jamais. »

24 avril 1941 : « J’ai trouvé aux antipodes des salsifis de lettres absolument incroyables, et juifs, bien sûr. »

Le 9 mai 1941 : « Dreyfus est le grand vainqueur du siècle – le roi incontesté. Amen. »

Octobre 1941 : « Je possède encore votre lettre où vous me chantez Benda et ses vertus socratiques. Vais-je vous pendre ! Allons Combelle je fais toujours bien attention à n’avoir point trop de mémoire. Tenez-m’en gré. »

Le 17 février 1942 : « Votre Schœller avec toutes ses pitreries me semble bien youtre. Il ne parle jamais des juifs dans ses livres. Il “paraît” que son conseil d’administration recèle de fort puissants youtres, anglais et américains. »

Le 17 mars 1942 : « Cependant je retrouve là le juif ! Encore ? Le diable est partout ! dans le bénitier surtout ! »

Le 13 mai 1942 : « Français d’alluvion, français de culot, ne veulent pas être français de seconde zone, français d’imposture cette bonne blague ! Les juifs américains se proclament beaucoup plus américains que les peaux-rouges ! cette bonne blague ! »

Juin 1942 ou février 1944 : « Mandel, le plus fétide-enjuivé-grimacier-confiseur-farceur-imposteur-nul-prébendier-lèche-cul des chiots littéraires 39 – »

Le 21 juillet 1942 : « Et ce Pierre Louÿs qui s’appelait tout bonnement LÉVY. Vous n’en manquez pas une dans votre SOUK ! »

Octobre 1942 : « Ne faites pas de concours de charme, de marathon d’Éloquence avec les juifs de la B.

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